Ne pensez pas à un éléphant rose : comment éviter les pensées envahissantes

Pour éviter les pensées envahissantes, la pire chose que nous puissions faire est d'essayer de les éviter. Ci-dessous, nous vous expliquons pourquoi et nous vous montrons comment mettre fin à ces pensées.
Ne pensez pas à un éléphant rose : comment éviter les pensées envahissantes

Écrit par Equipo Editorial

Dernière mise à jour : 07 mars, 2024

Si nous vous demandons de penser à tout sauf un éléphant rose, il vous sera sûrement difficile de ne pas imaginer ce dernier. Mais pourquoi ? A quoi est dû ce phénomène ? Comment stopper les pensées envahissantes ?

La vérité est que plus nous essayons de sortir une pensée de notre tête, plus nous sommes susceptibles de la maintenir. En psychologie, ce phénomène est connu sous le nom de théorie du processus ironique. Essayer de supprimer une pensée a des effets paradoxaux en tant que stratégie de maîtrise de soi.

Nous nous penchons ici sur ce phénomène et nous vous révélons une stratégie efficace pour stopper les pensées envahissantes.

Ne pensez pas à un éléphant rose !

En 1987, Journal of Personality and Social Psychology a publié une étude dirigée par le psychologue social Daniel Wegner, dans laquelle la théorie du processus ironique était abordée pour la première fois. Dans cette étude, divisée en deux expériences, les participants devaient verbaliser leur flux de conscience pendant 5 minutes.

Dans la première expérience, il a été demandé aux participants de ne pas penser à un ours blanc. Dans la seconde, il leur a été demandé de penser audit animal.

Les résultats ont confirmé que les participants étaient plus préoccupés par le fait de penser à un ours blanc lors de la première expérience, bien qu’on leur ait demandé de ne pas y penser. Les chercheurs ont conclu que la suppression d’une pensée a des effets paradoxaux en tant que stratégie de maîtrise de soi. Cela peut conduire à l’obsession et à l’inquiétude, malgré tous les efforts pour ignorer l’idée.

En d’autres termes, ce processus psychologique augmente les chances de penser à ce que nous ne voulons pas. Il est ainsi inutile que nos proches nous encouragent dans les moments difficiles en nous disant « arrête d’y penser ». Les conseils qui consistent à réprimer les pensées, paradoxalement, ne font que renforcer les idées intrusives.



Les conséquences du paradoxe de l’éléphant rose

Le paradoxe illustré par “ne pensez pas à un éléphant rose” peut non seulement intensifier les pensées intrusives, mais aussi influencer la façon dont nous nous sentons et agissons. Donner trop d’importance à une pensée peut nous conduire à des attitudes néfastes.

Pensées négatives.
Les pensées négatives peuvent arriver comme une marée et s’attarder dans l’esprit, perturbant notre flux de décisions.

Émotions négatives persistantes

Les pensées intrusives sont souvent associées à la dépression, à l’anxiété, au stress post-traumatique et au trouble obsessionnel-compulsif. Cependant, n’importe qui peut les développer comme une obsession clinique.

Dans ces cas, la personne se sent anxieuse et inquiète ; les idées intrusives la tourmentent. Non seulement à cause du fait de ne pas pouvoir les contrôler, mais à cause de leur contenu.

Manque de concentration

Une étude a révélé que les personnes qui ont tendance à développer des pensées négatives et qui s’en inquiètent, affichent un manque de concentration sur une tâche spécifique. À long terme, ce manque de concentration finit par nuire à la créativité, au développement professionnel et à l’établissement de relations professionnelles et personnelles.

Difficulté à prendre des décisions

Lorsque des pensées intrusives volent notre attention, la prise de décision est souvent biaisée. Dans ce cas, au lieu de porter des jugements rationnels et réfléchis, nous nous laissons emporter par des hypothèses erronées, qui n’ont rien à voir avec la réalité.

4 étapes pour éviter les pensées envahissantes

Le paradoxe de l’éléphant rose nous montre que le pire moyen d’éviter les idées intrusives est d’essayer d’arrêter d’y penser. La meilleure option est d’être conscient de ces pensées et des émotions qu’elles provoquent. Voyons comment faire.

1. Prenez de la distance avec vos pensées

Nous avons la fausse croyance que tout ce que nous pensons nous appartient et nous définit, mais rien n’est plus éloigné de la réalité. La vérité est que nous ne sommes pas nos pensées et celles-ci ne devraient pas nous gouverner. Une pensée intrusive n’est qu’une de plus parmi les nombreuses que nous avons chaque jour.

Comment pouvons-nous nous distancier de ces pensées ? Un moyen très efficace est de prendre conscience que nous avons une pensée négative. Par exemple, si nous sommes envahis par l’idée que personne ne nous aime, nous pouvons nous dire : « J’ai une pensée en ce moment qui dit que personne ne m’aime ».

La pleine conscience et la méditation sont d’excellents outils pour nous éloigner de nos pensées et les laisser passer, sans les juger. Par conséquent, nous vous invitons à inclure ces pratiques dans votre routine quotidienne.

La pleine conscience pour contrôler les pensées intrusives.
Certaines pratiques méditatives nous rapprochent de l’observation de l’esprit, nous séparant ainsi de ce que la pensée veut nous faire croire.

2. Soyez conscient du moment présent

La deuxième étape est de réaliser et d’accepter que nous avons une pensée intrusive. En reprenant l’exemple précédent, cela reviendrait à se dire : « Je suis conscient qu’à ce moment précis j’ai une pensée qui dit que personne ne m’aime ».

3. Soyez conscient des émotions que la pensée suscite

Ensuite, nous devons prendre conscience des émotions et des sentiments que cette pensée intrusive déclenche en nous. Par exemple : “Quand j’ai la pensée que personne ne m’aime, je me sens triste, frustré, sans énergie, j’ai envie de pleurer…”. De cette façon, nous amenons à la conscience tous ces états émotionnels que l’idée intrusive provoque.

4. Défiez la pensée intrusive

La plupart du temps, les pensées intrusives sont irrationnelles et ne correspondent pas à la réalité. Par conséquent, nous devons nous demander à quel point elles sont vraies.

En continuant avec l’exemple précédent, l’idéal serait de se dire : « Est-ce que personne ne m’aime vraiment ou y a-t-il certaines personnes qui ne m’aiment pas, et beaucoup d’autres qui m’aiment ? ».



Vous pouvez choisir

Pour conclure, nous tenons à souligner que nous ne pouvons pas toujours sélectionner les pensées qui vont envahir notre pensée. Cependant, nous avons le choix de ne pas leur accorder d’attention ni de crédibilité.


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  • Wegner D, Schneider D, Carter S, White T. Paradoxical effects of thought suppression. Journal of Personality and Social Psychology [Internet]. 1987 [consultado el 16 de agosto de 2022]; 53(1): 5–13. Disponible en. https://doi.org/10.1037/0022-3514.53.1.5

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